Chroniques du temps présent

La CFDT est indépendante mais pas apolitique. L’apolitisme signifierait une indifférence au résultat du scrutin du 24 avril prochain. Comme si l’une ou l’autre des personnalités en lice pouvait l’emporter sans que cela nous pose de difficultés. La CFDT demande à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et aux valeurs de la République - liberté, égalité, fraternité - de se mobiliser ce dimanche 24 avril pour battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron. Cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant ni adhésion à son programme.

Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, le Rassemblement national n’a fondamentalement pas changé. Son programme politique centré sur la discrimination entre les citoyens, le repli sur soi et le rejet de l’autre, y compris en modifiant la Constitution, ses accointances internationales avec les autocrates, sa détermination à saper l’Europe sont un danger pour la démocratie. La guerre en Ukraine préfigure des turbulences géopolitiques pour les années qui viennent : qui peut croire que le monde ira mieux si Marine Le Pen assume la présidence de l’Union Européenne dans une semaine ?
Les exemples récents de leaders populistes ou extrémistes accédant au pouvoir (Donald Trump aux Etats-Unis, Jair Bolsonaro au Brésil, Viktor Orban en Hongrie…) nous ont enseigné une chose : une fois en poste, chacun d’entre eux a tout mis en œuvre pour installer un régime autoritaire en révisant l’histoire à leur profit, limiter les libertés individuelles, museler la presse et abattre les contrepouvoirs que constituent les médias, les organisations syndicales et les corps intermédiaires dans leur ensemble.

L’échec de Marine Le Pen ne sera possible que par la mobilisation de tous les partisans de notre pacte républicain.
Cette mobilisation ne doit pas s’arrêter au lendemain de l’élection présidentielle. Notre société est fracturée, fatiguée. Elle a besoin d’apaisement et non d’une période de tumulte qui s’ouvrirait avec l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Le pays fait face à des périls inédits, il a besoin de se ressouder, de faire appel à l’intelligence collective, de mobiliser toute la société civile, associations et partenaires sociaux autour de politiques publiques qui permettent de construire une société plus juste, respectueuse de l’environnement et ouverte au dialogue.

La CFDT continuera de faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs, de défendre leurs intérêts. Avec détermination. Mais pour cela, il faut d’abord battre l’extrême droite et donc Marine Le Pen.
L’heure n’est plus au choix d’un programme mais à la défense de la démocratie.

Par ailleurs, retrouvez ici une tribune commune signée Laurent Berger (SG CFDT) et Philippe Martinez (SG CGT), qui souligne que " Marine Le Pen est un danger pour les travailleurs ".

L’inégalité entre les femmes et les hommes n’est pas une fatalité selon la CFDT, engagée de longue date dans la lutte contre les discriminations au travail. Dès le début des années soixante-dix, son action s’est structurée dans le but de permettre à chaque femme « d’avoir la possibilité de travailler et d’assurer une base économique à son indépendance sans aucune discrimination légale ou de fait ». Une des dernières étapes en date : la signature du protocole du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle dans la fonction publique.
Le 4 pages ici en lien a vocation à éclairer les lecteurs sur quelques faits, via des questions – réponses sous forme de VRAI / FAUX. Pour quelques questions, la réponse est à la fois « VRAI, et FAUX »…

Quelques exemples de questions :

« L’ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE EST INSCRITE DANS LA LOI »

« IL N’Y A PAS DE PROBLÈME D’INÉGALITÉS SALARIALES DANS LA FONCTION PUBLIQUE : LE STATUT DES FONCTIONNAIRES EST PROTECTEUR ET LES GRILLES INDICIAIRES SONT LES MÊMES POUR TOUT LE MONDE »

« LE TÉLÉTRAVAIL, HORS CRISE SANITAIRE, PEUT CONTRIBUER À UNE MEILLEURE ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE »

« LES OBJECTIFS SONT ATTEINTS POUR CE QUI EST DE L’ÉQUILIBRE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES PARMI LES HAUTS FONCTIONNAIRES »

« IL EST POSSIBLE POUR UN EMPLOYEUR DE GENRER UN RECRUTEMENT OU UNE PROMOTION »

La France est l'un des seuls pays européens à n'avoir aucune réponse durable pour les jeunes ni en emploi, ni en formation ou pour les travailleurs pauvres de 18‐25 ans (soit près d'1,5 million de personnes). Plutôt que de continuer à empiler les dispositifs, il est temps de mettre en place un droit ouvert à tous les jeunes en situation de pauvreté qui s'inscrivent dans un parcours d'insertion sociale et professionnelle, en leur garantissant, une allocation d'un montant équivalent au RSA et un accompagnement adapté qui soit en mesure de leur donner les chances de réussir leur entrée dans la vie active.
Dans une lettre ouverte, plusieurs syndicalistes dont la CFDT ainsi que des dirigeants d'association appellent Emmanuel Macron à tenir au plus vite sa promesse : celle d'un revenu d'engagement pour les jeunes pauvres ni en emploi ni en formation. Ici l'article paru dans Les Echos, sur 1,5 page.

Vous trouverez ici en lien un résumé sur 4 pages de l'audition d'experts sur le changement climatique au Sénat (palais du Luxembourg à Paris), audition qui s'est déroulée la semaine passée, avec notamment Valérie Masson Delmotte, co-présidente d'un des groupes du GIEC, et un collègue du CNRM.
Cette présentation a permis d'aborder de nombreux points parmi lesquels, au-delà des changements climatiques généralisés et du dernier rapport du GIEC paru cet été, l'influence humaine sur le processus en cours, les politiques d'adaptation locales, le mix énergétique, et même les "privations de liberté " (en réponse à une interrogation d'un sénateur).
"Le tableau que nous avons dressé est clair et sombre à la fois ; il appelle à des actions courageuses pour protéger les sociétés humaines et le vivant" conclut l'un des intervenants, cf. la version complète de 22 pages de cette intervention, qui contient les questions des sénateurs.

Par ailleurs, il existe une captation vidéo sur le site du Sénat, avec la présentation "powerpoint" de V. Masson-Delmotte. Durée 2h45.